Le CRIPS
"Rendez-vous
avec (la Belle) Clotilde du CRIPS
(Centre Régional d’Information et de Prévention SIDA) qui a monté avec Kamel le
site L dédié à la santé des lesbiennes. Le CRIPS distribue gratuitement des
digues.
Clotilde : au niveau épidémiologique, les
chiffres disent que les mecs sont concernés par les IST (Infections
Sexuellement Transmissibles) ; les
lesbiennes n’ont droit à aucune étude…
Bruce : il n’y a pas d’épidémio pour les femmes tellement…
C :
c’est « femmes », donc les lesbiennes sont perdues au milieu des
femmes. (…)
B :
y a pas moyen de faire du lobbying sur ce genre de trucs, de dire aux pouvoirs
publics, bon je caricature « vous nous laissez crever », tu vois…
C :
nous on n’est pas dans cette démarche-là … (…)
Dans
cette histoire, on constate encore une fois les limites de
l’épidémiologie : les données épidémio ont souvent tendance à désigner des
« populations à risques » et donc à stigmatiser des minorités qui le
sont déjà (pédés, tox, putes...). On voit ici l’effet inverse de ce genre
d’études : l’invisibilisation des groupes qu’elles ne prennent pas en
compte (le problème se pose également dans le cas des trans). Pour exister dans
le monde de la prévention, il faut être objet d’études épidémio. A quand donc
une étude épidémio sur les pratiques des lesbiennes ?
Pour le moment, il ne faut pas attendre d’être prises en charge : à nous d’être actrices de notre santé. S’informer pour savoir quelles pratiques sont risquées et agir en conséquence. (…) On n’insistera jamais assez sur la nécessité pour les lesbiennes (ou du moins pour les « femmes qui ont des rapports sexuels avec des femmes ») d’aller chez la-le gynéco, de se faire dépister pour le VIH et les autres IST, de se protéger et de protéger sa partenaire."
Extrait de la Revue éditée par Etudions Gayment